En septembre 1997, le collège décide pour faire suite à la CLIS déjà en place au primaire d’ouvrir une Unité Pédagogique d’Intégration pour 5 élèves porteurs de trisomie 21. Durant deux années, elle fonctionne avec des enseignants du collège qui prennent en charge bénévolement les élèves. Une enseignante, coordonne l’ensemble.
A la rentrée 1998, deux personnels, rémunérés par l’établissement assurent la prise en charge des élèves, et 16 autres personnels interviennent auprès des jeunes, dont certains en les intégrant réellement dans leurs cours.
A la rentrée 1999, une institutrice du primaire St Joseph, qui vient d’obtenir son CAPSAIS, est nommée par le rectorat sur le poste d’enseignante spécialisée à l’UPI. Aidée d’une assistante rémunérée par l’établissement, elle pilote le projet depuis ce temps.
Depuis quelques années, la population d’élèves accueillis au sein de cette unité a évolué. Celle-ci accueille maintenant des jeunes présentant des troubles cognitifs. Deux autres unités de collège ont été ouvertes dans l’enseignement public après celle de Saint Joseph : au collège P. Billa à Tinqueux et au collège Université. Pour poursuivre leur scolarité, les élèves de St Jo peuvent rejoindre l’ULIS du lycée G. Eiffel ou celle du Lycée Privé Saint-Michel.
Depuis la nomination de l’institutrice spécialisée, l’ULIS fonctionne réellement tel que les textes en vigueur le prévoient, à savoir comme un dispositif d’intégration modulé pour des jeunes de 12 à 16 ans.
Pour chaque élève, un projet personnel d’intégration est mis en place dès le début de l’année en lien avec les parents et un représentant de la CCSD. Il est évalué en cours et en fin d’année. La décision de maintien d’une année sur l’autre ou d’orientation différente appartient à la CCSD. Ce projet prévoit en premier lieu la répartition du temps passé entre le collège et une éventuelle autre structure (stage en SEGPA, IME...), ensuite l’emploi du temps dans le collège, et enfin un objectif d’année en terme d’acquisitions ou de projet d’orientation. Pour ce qui concerne l’emploi du temps dans le collège, l’élève est affecté dans une classe pour des temps d’intégration dans certaines disciplines (français, EPS, techno, ateliers de lecture ou langue vivante...) et bénéficie d’un enseignement adapté dans la salle de classe de l’ULIS. Ils bénéficient en outre d’un enseignement en Arts plastiques et en éducation musicale avec les enseignants du collège.
L’ouverture de l’ULIS à St Joseph à une période ou aucune autre n’existait dans l’académie, s’intègre parfaitement dans la démarche d’expérience de la pédagogie ignatienne.
Encore aujourd’hui, son fonctionnement basé sur le projet individuel de l’élève, bien qu’encadré par des textes précis, relève de cette démarche. Il permet en outre aux autres jeunes du collège de faire l’expérience d’un autre différent, parfois très différent. Peut-être plus que tout autre expérience vécue par nos élèves, celle-ci les engage vraiment dans une demarche cognitive mais surtout affective, tant il est vrai que la confrontation à la différence ne peut se faire de manière neutre. Passer de la cohabitation à l’intégration est notre souci quotidien.
Cela passe, dans les temps d’intégration en cours, par des expériences d’entraide et de parrainage. Notre volonté de voir l’ULIS continuer de trouver sa place au sein de notre établissement scolaire est un écho à notre projet éducatif.
La validité du projet de l’ULIS repose donc avant tout sur l’intégration. Celle-ci n’est possible qu’avec des adultes volontaires. Depuis maintenant deux ans, le nombre d’enseignants et d’éducateurs impliqués dans des actions d’intégration de jeunes de l’ULIS a sensiblement augmenté. A l’heure actuelle, plus de 20 adultes interviennent avec ces élèves pendant leurs cours ou leurs ateliers de pratique. Ainsi au cours des quatre années passées au collège tous les éléves ont appris à se découvrir mutuellement.
